vendredi 29 juin 2012

Djerba à Monastir


Mardi 26

Djerba – Iles Kerkennah/Sidi Youssef :  47 milles  -  navigation 10 h 45

Marina de Djerba




sur la place de la marina

la place, ses cafés, ses restaurants 

le Borj El-Kebir à côté de la marina





retour au port des bateaux pirates


seul hic, suivant les courants les nappes herbeuses envahissent la marina...




Nous avons vite compris que les navigateurs qui restent un mois d’affilée à la marina de Djerba ont peu de chances de reprendre la mer dans l’autre sens…aussi décidons-nous, avec Sim, d’appareiller dès le lendemain du départ de Marie-Thérèse, à 5 heures du matin.
dans le chenal

Et on s’est mis au sec dans le chenal, dès la sortie du port ! Oh, pas méchamment, en douceur, mais bien plantés. Heureusement, un gros coup de marche arrière nous a remis dans le droit chemin, mais beaucoup d’émotions. Conséquences d’une marée spécialement basse ? Peut-être, car des pêcheurs se sont également mis au sec ; alors…

A ce sujet, nous sommes preneurs d’infos sur les marées dans le golfe de Gabès. Les professionnels de la mer que nous avons interrogés à ce sujet ne nous ont pas beaucoup informés, il semble que le rythme lunaire ne soit pas le seul facteur ; les vents forts ou la pression atmosphérique jouent un rôle également, si bien que le rythme et la puissance de marées ne sont pas prévisibles comme en Bretagne par exemple. D’ailleurs, malgré nos recherches, nous n’avons pas trouvé d’annuaires des marées.

Beaucoup de bateaux de pêche partent en même temps que nous, loin au large. Des éponges naturelles flottent un peu partout, ainsi que des sacs en plastique. Bien courageux, 3 dauphins nous accompagnent un instant.

Sur l'Ile Kerkennah, le port et village Sidi Youssef 


Arrêt moteur à 13 heures pour déjeuner en paix. Il fait très chaud. On redémarre à 14 heures, faute de vent. Peu avant 17 heures, nous mouillons dans les sables des Kerkennah à 1m20 sous quille, à proximité de Sidi Youssef.







Mercredi 27

Iles Kerkennah/Sidi Youssef – La Chebba : 51 milles – navigation 10 h 30

Avec émotion, j'ouvre le cadeau de Manon, notre petite fille chérie,
préparé et remis le 21 mai avant notre départ. Merci Manon !
Manon a soufflé ses 4 bougies hier 26 juin, bon anniversaire.



Bon anniversaire Sim ! Fête agitée, car un force 5 imprévu à 3 heures du matin nous oblige à décaniller pour trouver des fonds plus confortables et moins risqués à proximité de notre WPT 012.







La fuite de la pompe à eau du moteur s’aggrave (1/4 de cuvette pour 9 heures de fonctionnement) .  Corps de pompe fendu, ou joint spi de l’axe coté moteur à changer ? A voir de plus près si la fuite continue à augmenter.

Petit port de pêche de La Chebba 
Pas évident de prendre la passe du port de La Chebba par gros temps du sud … La balise verte à l’entrée du chenal est absente, et la balise rouge est tellement rouillée qu’elle n’est plus rouge du tout.

Encore un impact sur la coque en atterrissant : les boulons de fixation des protections en bois du quai dépassent de 3 cm !




jeudi 28 juin 2012

La Chebba – Marina de Monastir.  49 milles – navigation 10 heures

Sortie par le chenal sans problème, mer plate.




Shampooing et séance coiffeur en mer à 9 heures par temps calme, merci Sim, Dano a rajeuni de 10 ans..

Nous découvrons avec peine que la cane à pêche – avec son moulinet – a disparu pendant la nuit. Il va falloir trouver de nouvelles activités à Pierre en Sicile.









et voilà le résultat de la coupe !
















A l’arrivée à Monastir, une délégation de la Garde Nationale est en visite sur Bahia. Motif : recherche d’armes, mais surtout de fusées de détresse périmées pour faire la fête ! Nous qui nous emmerdons pour nous en débarrasser, voilà une idée

Douce soirée à Monastir


Le Ribat


une des plages, côté nord de la marina


Laverie sur la Marina
Douche bien méritée
Dîner au resto et ravito en boukha (alcool de figue) spécial Tunisie.

dimanche 24 juin 2012

Djerba


Jeudi 21

Sidi Youssef à Djerba -  37 milles  -  navigation 8 heures

Après une bonne nuit réparatrice dans ce décor paradisiaque et insolite, départ avant le lever du soleil à 5 h 30. La quiétude et la beauté de la mer nous enveloppaient de silence et nous émerveillaient.  Les dauphins, quant eux, nous ont à nouveau distraits tandis que les photographes essayaient encore de les immortaliser lors d’un saut…
Entre les Kerkennah et Djerba, d’énormes barques et chaluts ratissent inlassablement les fonds poissonneux et font remonter à la surface des herbes marines
Navigation sans vent et atmosphère étouffante, interrompue par une baignade fort appréciée avant d’apercevoir l’alignement du chenal d’Houmt Souk balisant  l’entrée de la marina de Djerba. Houmt Souk est aussi un petit port de pêche réputé pour la pêche aux éponges et aux poulpes.

Djerba est une île entourée de très peu d’eau et de nombreux bancs de sable la rendent difficile d’accès. Le chenal très étroit s’ensable régulièrement, de plus un fort courant traversier nécessite beaucoup de vigilance ce qui fait monter l’adrénaline du skipper surtout quand l’écho-sondeur affiche 0 m sous la quille…
Alors chacun à son poste, Nico à l’avant du bateau, Marie-Thérèse au relais des infos, Sim à la barre  et Dano les yeux rivés sur les instruments et les alignements des balises.
Plusieurs bateaux de pêche nous foncent dessus pour ajouter un peu de tension…
Ouf ! ça y est nous y sommes enfin.
Apéro, repas et sieste bien mérités.
Le soir resto de poissons et « boukha » pour compenser un peu le départ de Véronica et Nico le lendemain à 7 h.

Depuis, nous profitons d’une voiture de location : Tour de l’Ile,
Désert sud tunisien (Médenine – Tataouine – Ksar ouled Soltane – Ezzarah- Douiret – Chénini – Ghoumrassen – Ksar Haddada) en mission pour l’ATT.

Lundi, envol de Marie-Thérèse
Ravito, nettoyage, baignade…

Mardi, nous reprenons la mer tous les deux, 4 jours pour remonter sur El Kantaoui où Chantal, Bruno et JP nous rejoignent.

vendredi 22 juin 2012

Port Yasmine / Hammamet aux Iles Kerkennah


Dimanche 17
Hammamet-Port Yasmine à El Kantaoui : 30 milles  -  navigation 6 heures 45

La Marina d’Hammamet, 
où nous retrouvons nos nouveaux équipiers, Nico et Veronica,



en pleine navigation il faut se restaurer,

Véronica apprécie beaucoup les lunettes révolutionnaires "anti mal de mer".
C'est génial !



ne présente aucune activité visible : c’est un port d’hivernage, peu de bateaux, occupés par des retraités qui ne donnent pas l’impression d’en bouger, certains bateaux semblent abandonnés, d’autres à vendre…Pour l’accès Internet, nous avons le choix (payant) entre 1 heure et 1 semaine…Cette confortable Marina nous permet au moins d’avoir une nuit de repos bien méritée. Nous n’oublions pas de refaire le plein de gas oil (à 1,20 Dinar le litre, comme c’est bon !), de subir un contrôle supplémentaire de la Garde Nationale

Au revoir Port Yasmine





et de hisser le pavillon italien dans les barres de flèche bâbord avant d’appareiller pour la Marina d’El Kantaoui, qui remplace le port de plaisance de Sousse.








La météo pour la semaine est bonne, nous bénéficions d’une bonne brise, dans le nez comme d’hab. 2 voiliers font route avec nous, ce qui n’est pas commun depuis notre arrivée en Tunisie.




Nous nous octroyons, en pleine mer, une pause baignade en milieu de journée. Premier bain pour Dano et Sim, et l’eau ne leur paraît pas si chaude…








La côte est une plage continue bordée d’hôtels modernes, blancs. L’arrière pays est uniformément plat, sans amers remarquables.

Un cordage abandonné de 10 mètres de long et de 20 mm de diamètre glisse tranquillement le long de notre coque… Une veille permanente est indispensable, afin d’éviter les innombrables lignes de fond qui tapissent la mer. Les sacs en plastiques et autres saloperies abondent. Inch’Allah, Nico maintenant à bord va pouvoir contrôler l’hélice et la dégager si besoin est.


 Le lundi 18 :
El Kantaoui à Mahdia : 46 milles  -  navigation 10 heures


El Kantaoui/Sousse


Matinée mouvementée au niveau des formalités: nous sommes dirigés de bureau en bureau afin de communiquer le départ de Bahia pour Mahdia, sous un soleil de plomb.

Mahdia


A 9.15 le bureau des douanes – situé à l’autre extrémité de la marina- nous donne enfin son accord et nous pouvons enfin prendre le large. La mer est belle et nous nous adonnons à la lecture et autre sieste, en nous laissant porter par les flots durant 9 heures.
Chut ! Marie-Thérèse fait la sieste... Pas belle la vie ?


Nous longeons une côte rectiligne tout en zigzaguant entre les thonnaires, nombreuses à cet endroit.

Lors de notre escale à Mahdia

A notre arrivée dans le pittoresque port de Mahdia, sous les yeux inertes de trois gardes nationaux, nous nous mettons à couple avec un ketch allemand, dont le propriétaire nous communique volontiers les différents écueils qui nous attendent pour parvenir à Djerba. Il semble bien informé car il fait sens inverse par rapport à nous et qu’il a lui même vécu quelques mésaventures pour remonter jusqu’à Mahdia. Le parfait moment pour une douche qui nous coûtera cher : les mêmes gardes n’apprécient pas particulièrement l’exubérance italienne et demandent trois paquets de cigarettes pour oublier le crime accompli. Le soir l’équipage se scinde en deux : les personnes plus expérimentées restent à bord dans le but de finir les bouteilles de rosé tunisien, tandis que les ritals vont supporter leur équipe nationale à haute voix, attablés à un restaurant servant des plats locaux à n’en plus finir. Le soir, après une victoire de prestige de la squadra azzurra, l’équipage se regroupe pour un dernier verre de l’amitié, avant une nuit bien méritée.



Mardi 19 juin
Mahdia à La Chebba   -  19 milles  -  navigation 4 heures

Nous sommes réveillés par une grande animation : retour des pêcheurs de leur pêche de nuit au lamparo.



Aussi nous filons au marché aux poissons  (installé dans une halle aux superbes mosaïques bleues) : crevettes, poulpes, rougets, espadons, thons, bars, maquereaux, mérous, anchois, murènes…..nous ne savons où donner de la tête.
Nous continuons nos courses dans le marché aux fruits et légumes très colorés.



Puis, après les habituelles formalités portuaires où, parfois la patience de Dano est mise à l’épreuve, nous mettons le cap sur La Chebba (petit village non connu du «routard »). La mer est très calme. Le matin nous avons déjà 31,8° sous abris.
Le Bahia zigzague avec beaucoup d’habilité et de rigueur entre les balises cardinales, les thonnaires, les lignes de fond,…


Nous avons de jolies vues sur la cote avec ses maisons blanches, ses plages claires et beaucoup de verdure.
Juste avant d’arrivée dans le port de pêche de Chebba,


plusieurs dauphins viennent nous accueillir et nous accompagnent dans un superbe ballet aquatique.
Et nous entrons, seul voilier parmi de nombreux bateaux de pêche, en scindant « Hervé »…..et oui, l’enseignement de Sim à MT sur les règles de la mer commence à faire leur effet. D’ailleurs à ce sujet MT progresse rapidement grâce à son professeur très pédagogue : SIM. Elle a déjà appris à faire 2 nœuds, et baigne de plus en plus (sans se noyer) dans le vocabulaire marin. Elle largue le génois, la GV, manie avec dextérité les gaffes et les pare-battages. Une vraie petite matelote fière de ses acquis.


Nous déjeunons à 3 heures de l’après midi. Nicolas a un très gros dilemme à résoudre pour le choix de sa soirée : soit il abandonne le navire et les crevettes et maquereaux fraichement pêchées au lamparo et délicieusement cuisinés par sa maman, soit il s’abstient d’aller encourager la France contre la Suède devant une télévision tunisienne. Véronica le laisse libre mais le suit.
En attendant Nico & Nica partent se baigner et chercher un peu d’alcool dans le village. Le reste de l’équipage va visiter ce petit village de pêcheurs où il se retrouve seuls européens et s’attable au bistrot principal pour boire….du thé vert !
Résultat de la soirée : Nico a préféré la cuisine de sa maman et il a eu raison puisque la France a perdu (0/2).
Nous rejoignons les bras de Morphée de bonne heure car le départ du lendemain est prévu à 5 heures.


Mercredi 20
La Chebba – Iles Kerkennah au sud de Sidi Youssef –
51 milles  -  navigation 11 heures

C’est une des étapes « top » de notre périple. Les seuls que nous ayons rencontrés l’ayant faite sont les retraités allemands à couple à Mahdia la veille. Ils se sont mis 2 fois au sec, avec il est vrai un tirant d’eau de 2 mètres (contre 1, 7 mètre à BAHIA). Cet hiver, nous n’avions trouvé aucun blog récent décrivant cette étape.

Notre vieux FURUNO ne donnant plus les profondeurs depuis l’arrivée en Tunisie, c’est donc le retour aux cartes papier que je me félicite d’avoir emmenées après les avoir partagées avec Pierre-Yves.

Mauvaise nuit pour Dano, un peu inquiet tout de même, malgré les 16 way points enregistrés à partir d’une carte SHOM que le guide IMRAY qualifie de fausse et après avoir renoncé à tenir compte du Nota de la dite carte (« Les positions rapportées au système géodésique WGS 84 issues d’un système de positionnement par satellites – par exemple d’un récepteur GPS – doivent être corrigées pour être en accord avec cette carte »). Le marnage est de 50cm dans la zone, mais d’après les pécheurs locaux, la mer serait au plus haut vers 9 heures (information non garantie, d’autant plus que les annuaires des marées n’existent pas et que la presse locale n’en parle pas).



Nous quittons donc le port à 5 heures du mat, non sans avoir prévenu la Garde nationale comme ils nous l’avaient demandé la veille…

En définitive, tout ce passe très bien, malgré la disparition non signalée d’une des balises du chenal des Kerkenah. Pas un seul bateau en vue à part quelques barques de pêche, des thons enjoués ( !) nous souhaitent bon vent en sortant du port. Plus faible hauteur sous quille relevée : 80 cm (ajouter le pied de pilote…). A 14 heures 15, le moteur change brutalement de bruit et nous perdons 1 nœud. Vive inquiétude de Dano, qui se précipite dans le moteur, inquiétude vite levée après un examen attentif des cartes : dans le chenal, il y a un courant de 1, 5 nœud au flux (dans notre nez)  et au jusant (venant de l’arrière). La marée s’est inversée !

Vers 16 heures, après contrôle Garde Nationale en bateau et 3 passages d’hélico, nous mouillons par 50 cm de fond au sud du port de Sidi Youssef, au milieu d’étranges haies marines en palmes tressées plantées dans le sable et probablement utilisées pour la pêche.


Au loin quelques felouques, la nuit nous enveloppe après un dernier bain, l’apéro bien mérité pour le skipper et son équipage précède un couscous maison (ou plutôt bateau) arrosé d’un Mornag rosé de contrebande dégotté par Nico et Veronica à La Chebba. Paysage un peu asiatique ; le vent tombe complètement. Ce soir encore nous nous endormons sans nous faire bercer.