vendredi 22 juin 2012

Port Yasmine / Hammamet aux Iles Kerkennah


Dimanche 17
Hammamet-Port Yasmine à El Kantaoui : 30 milles  -  navigation 6 heures 45

La Marina d’Hammamet, 
où nous retrouvons nos nouveaux équipiers, Nico et Veronica,



en pleine navigation il faut se restaurer,

Véronica apprécie beaucoup les lunettes révolutionnaires "anti mal de mer".
C'est génial !



ne présente aucune activité visible : c’est un port d’hivernage, peu de bateaux, occupés par des retraités qui ne donnent pas l’impression d’en bouger, certains bateaux semblent abandonnés, d’autres à vendre…Pour l’accès Internet, nous avons le choix (payant) entre 1 heure et 1 semaine…Cette confortable Marina nous permet au moins d’avoir une nuit de repos bien méritée. Nous n’oublions pas de refaire le plein de gas oil (à 1,20 Dinar le litre, comme c’est bon !), de subir un contrôle supplémentaire de la Garde Nationale

Au revoir Port Yasmine





et de hisser le pavillon italien dans les barres de flèche bâbord avant d’appareiller pour la Marina d’El Kantaoui, qui remplace le port de plaisance de Sousse.








La météo pour la semaine est bonne, nous bénéficions d’une bonne brise, dans le nez comme d’hab. 2 voiliers font route avec nous, ce qui n’est pas commun depuis notre arrivée en Tunisie.




Nous nous octroyons, en pleine mer, une pause baignade en milieu de journée. Premier bain pour Dano et Sim, et l’eau ne leur paraît pas si chaude…








La côte est une plage continue bordée d’hôtels modernes, blancs. L’arrière pays est uniformément plat, sans amers remarquables.

Un cordage abandonné de 10 mètres de long et de 20 mm de diamètre glisse tranquillement le long de notre coque… Une veille permanente est indispensable, afin d’éviter les innombrables lignes de fond qui tapissent la mer. Les sacs en plastiques et autres saloperies abondent. Inch’Allah, Nico maintenant à bord va pouvoir contrôler l’hélice et la dégager si besoin est.


 Le lundi 18 :
El Kantaoui à Mahdia : 46 milles  -  navigation 10 heures


El Kantaoui/Sousse


Matinée mouvementée au niveau des formalités: nous sommes dirigés de bureau en bureau afin de communiquer le départ de Bahia pour Mahdia, sous un soleil de plomb.

Mahdia


A 9.15 le bureau des douanes – situé à l’autre extrémité de la marina- nous donne enfin son accord et nous pouvons enfin prendre le large. La mer est belle et nous nous adonnons à la lecture et autre sieste, en nous laissant porter par les flots durant 9 heures.
Chut ! Marie-Thérèse fait la sieste... Pas belle la vie ?


Nous longeons une côte rectiligne tout en zigzaguant entre les thonnaires, nombreuses à cet endroit.

Lors de notre escale à Mahdia

A notre arrivée dans le pittoresque port de Mahdia, sous les yeux inertes de trois gardes nationaux, nous nous mettons à couple avec un ketch allemand, dont le propriétaire nous communique volontiers les différents écueils qui nous attendent pour parvenir à Djerba. Il semble bien informé car il fait sens inverse par rapport à nous et qu’il a lui même vécu quelques mésaventures pour remonter jusqu’à Mahdia. Le parfait moment pour une douche qui nous coûtera cher : les mêmes gardes n’apprécient pas particulièrement l’exubérance italienne et demandent trois paquets de cigarettes pour oublier le crime accompli. Le soir l’équipage se scinde en deux : les personnes plus expérimentées restent à bord dans le but de finir les bouteilles de rosé tunisien, tandis que les ritals vont supporter leur équipe nationale à haute voix, attablés à un restaurant servant des plats locaux à n’en plus finir. Le soir, après une victoire de prestige de la squadra azzurra, l’équipage se regroupe pour un dernier verre de l’amitié, avant une nuit bien méritée.



Mardi 19 juin
Mahdia à La Chebba   -  19 milles  -  navigation 4 heures

Nous sommes réveillés par une grande animation : retour des pêcheurs de leur pêche de nuit au lamparo.



Aussi nous filons au marché aux poissons  (installé dans une halle aux superbes mosaïques bleues) : crevettes, poulpes, rougets, espadons, thons, bars, maquereaux, mérous, anchois, murènes…..nous ne savons où donner de la tête.
Nous continuons nos courses dans le marché aux fruits et légumes très colorés.



Puis, après les habituelles formalités portuaires où, parfois la patience de Dano est mise à l’épreuve, nous mettons le cap sur La Chebba (petit village non connu du «routard »). La mer est très calme. Le matin nous avons déjà 31,8° sous abris.
Le Bahia zigzague avec beaucoup d’habilité et de rigueur entre les balises cardinales, les thonnaires, les lignes de fond,…


Nous avons de jolies vues sur la cote avec ses maisons blanches, ses plages claires et beaucoup de verdure.
Juste avant d’arrivée dans le port de pêche de Chebba,


plusieurs dauphins viennent nous accueillir et nous accompagnent dans un superbe ballet aquatique.
Et nous entrons, seul voilier parmi de nombreux bateaux de pêche, en scindant « Hervé »…..et oui, l’enseignement de Sim à MT sur les règles de la mer commence à faire leur effet. D’ailleurs à ce sujet MT progresse rapidement grâce à son professeur très pédagogue : SIM. Elle a déjà appris à faire 2 nœuds, et baigne de plus en plus (sans se noyer) dans le vocabulaire marin. Elle largue le génois, la GV, manie avec dextérité les gaffes et les pare-battages. Une vraie petite matelote fière de ses acquis.


Nous déjeunons à 3 heures de l’après midi. Nicolas a un très gros dilemme à résoudre pour le choix de sa soirée : soit il abandonne le navire et les crevettes et maquereaux fraichement pêchées au lamparo et délicieusement cuisinés par sa maman, soit il s’abstient d’aller encourager la France contre la Suède devant une télévision tunisienne. Véronica le laisse libre mais le suit.
En attendant Nico & Nica partent se baigner et chercher un peu d’alcool dans le village. Le reste de l’équipage va visiter ce petit village de pêcheurs où il se retrouve seuls européens et s’attable au bistrot principal pour boire….du thé vert !
Résultat de la soirée : Nico a préféré la cuisine de sa maman et il a eu raison puisque la France a perdu (0/2).
Nous rejoignons les bras de Morphée de bonne heure car le départ du lendemain est prévu à 5 heures.


Mercredi 20
La Chebba – Iles Kerkennah au sud de Sidi Youssef –
51 milles  -  navigation 11 heures

C’est une des étapes « top » de notre périple. Les seuls que nous ayons rencontrés l’ayant faite sont les retraités allemands à couple à Mahdia la veille. Ils se sont mis 2 fois au sec, avec il est vrai un tirant d’eau de 2 mètres (contre 1, 7 mètre à BAHIA). Cet hiver, nous n’avions trouvé aucun blog récent décrivant cette étape.

Notre vieux FURUNO ne donnant plus les profondeurs depuis l’arrivée en Tunisie, c’est donc le retour aux cartes papier que je me félicite d’avoir emmenées après les avoir partagées avec Pierre-Yves.

Mauvaise nuit pour Dano, un peu inquiet tout de même, malgré les 16 way points enregistrés à partir d’une carte SHOM que le guide IMRAY qualifie de fausse et après avoir renoncé à tenir compte du Nota de la dite carte (« Les positions rapportées au système géodésique WGS 84 issues d’un système de positionnement par satellites – par exemple d’un récepteur GPS – doivent être corrigées pour être en accord avec cette carte »). Le marnage est de 50cm dans la zone, mais d’après les pécheurs locaux, la mer serait au plus haut vers 9 heures (information non garantie, d’autant plus que les annuaires des marées n’existent pas et que la presse locale n’en parle pas).



Nous quittons donc le port à 5 heures du mat, non sans avoir prévenu la Garde nationale comme ils nous l’avaient demandé la veille…

En définitive, tout ce passe très bien, malgré la disparition non signalée d’une des balises du chenal des Kerkenah. Pas un seul bateau en vue à part quelques barques de pêche, des thons enjoués ( !) nous souhaitent bon vent en sortant du port. Plus faible hauteur sous quille relevée : 80 cm (ajouter le pied de pilote…). A 14 heures 15, le moteur change brutalement de bruit et nous perdons 1 nœud. Vive inquiétude de Dano, qui se précipite dans le moteur, inquiétude vite levée après un examen attentif des cartes : dans le chenal, il y a un courant de 1, 5 nœud au flux (dans notre nez)  et au jusant (venant de l’arrière). La marée s’est inversée !

Vers 16 heures, après contrôle Garde Nationale en bateau et 3 passages d’hélico, nous mouillons par 50 cm de fond au sud du port de Sidi Youssef, au milieu d’étranges haies marines en palmes tressées plantées dans le sable et probablement utilisées pour la pêche.


Au loin quelques felouques, la nuit nous enveloppe après un dernier bain, l’apéro bien mérité pour le skipper et son équipage précède un couscous maison (ou plutôt bateau) arrosé d’un Mornag rosé de contrebande dégotté par Nico et Veronica à La Chebba. Paysage un peu asiatique ; le vent tombe complètement. Ce soir encore nous nous endormons sans nous faire bercer.







 



2 commentaires:

  1. Coucou les cousins ... Vraiment super votre blog ... Je n'avais pas pris le temps de le consulter avant ... Bravo pour tout ... Photos, commentaires, émotions ..... Bons anniversaires en retard ! . Bisous a tous et à bientôt à giens ou en bresse ! Nat dubourgnon.

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  2. Sympa votre blog..
    Amiénois d'origine kerkenienne :)

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oui c'est bien ici pour vos commentaires !